Note collective à l’attention du Gouvernement et des Parlementaires
Le 13 juin 2019,
Depuis de nombreux mois, les organisateurs de séjours collectifs pour mineurs, et leurs représentants, alertent les pouvoirs publics et la direction de la SNCF sur les difficultés grandissantes rencontrées pour le transport de groupes sur le réseau ferré.
Sans réponse satisfaisante et circonstanciée, nous avons décidé de lister une partie de ces problèmes concrets qui, accumulés, pourraient mettre en péril l’avenir des colonies de vacances. En effet, la problématique des transports est essentielle dans la construction des offres de séjours, et donc pour l’accès des enfants et des jeunes aux vacances et aux loisirs.
Les jeunes qui partent en colos aujourd’hui avec la SNCF seront les usagers de demain, ils ne doivent donc pas être les oubliés des décisions relatives à l’avenir du service ferroviaire
Une offre de plus en plus réduite
– De nombreux trains non-ouverts aux groupes donc moins de possibilités dans les horaires
– De plus en plus de gares non-autorisées aux groupes
– Des propositions de trajet province/province qui passent systématiquement par Paris (Exemple : pour aller de Nîmes à Rodez, un groupe doit passer par Paris)
Le « casse-tête » des inscriptions et des réservations
– Obligation de passer par le site général pour les groupes inférieurs à 30, ce qui représente la majorité des groupes d’ACM
– Sur le site Groupe SNCF : pas de possibilité de créer un compte, ce qui oblige à ouvrir un nouveau dossier pour chacun des trajets souhaités
– Si le groupe est modifié, obligation de tout annuler et de créer un nouveau dossier avec le risque que les tarifs soient augmentés, même si la modification ne concerne que l’âge des enfants
– Les billets des animateurs doivent être nominatifs alors que les équipes définitives sont souvent ajustées tardivement
– Pas de possibilité de faire des changements de places entre jeunes et animateurs
– Une visibilité de plus en plus tardive des trains disponibles à la réservation
(Exemple : 4 mois pour des demandes de groupe en 2018, contre seulement 3 mois avant en 2019)
– Impossibilité nouvelle d’annuler les billets TER
– Impossibilité nouvelle de mettre une option sur les billets individuels sans le nom, le prénom et la date de naissance
– Contraintes renforcées sur les trajets vers la Grande-Bretagne
Une tarification et un système de paiement déconnectés de la réalité des professionnels
– Augmentation permanente des tarifs des TGV
– Mise en place d’un paiement pour chaque réservation et d’un plafond de paiement
– Des délais d’options de plus en plus courts : 15 jours pour payer l’intégralité des billets et pour confirmer des options
– Frais d’annulation de 25 %, quelle que soit la date (même si l’annulation a lieu plusieurs mois avant le séjour)
Des contraintes supplémentaires pour les Vacances Adaptées Organisées (VAO) pour les personnes handicapées
– Pas de reconnaissance comme groupe s’il y a moins de 10 voyageurs, ce qui est souvent le cas dans l’accompagnement de VAO
– Impossibilité de gérer collectivement les réservations des places PMR, avec seulement 2 places « PMR » par rame de TGV, y compris dans les nouvelles rames
– Pas de prise en compte des spécificités liées au type de handicap dans l’accompagnement en gare
– Disparités entre les prestations proposées et celles réellement effectuées en gare
(Exemple de la traction et manutention des bagages)
– Difficultés pour obtenir des réponses concrètes et engageantes sur des sujets essentiels (bagages, transferts en autocars depuis les gares vers les lieux de séjours, etc.)
A ces difficultés, s’ajoutent :
Une répartition aléatoire des enfants dans les trains
L’absence d’interlocuteur pour les professionnels organisateurs de séjours du fait de la suppression des interlocuteurs régionaux
La mise en place de barrières automatiques dans les grandes gares parisiennes alors que certains groupes essuient un refus de prise en charge (de manière aléatoire) par l’accueil groupe des gares concernées générant des situations potentiellement dangereuses pour les enfants
Nous ne nous résignons pas à ce que les Accueils Collectifs de Mineurs subissent unilatéralement les impacts de l’évolution de l’organisation du système ferroviaire, avec de réels risques pour la pérennité de leurs activités et la sécurité des enfants ou jeunes.
C’est pourquoi nous souhaitons pouvoir échanger avec le Gouvernement et la SNCF sur ces problématiques concrètes et trouver ensemble des solutions tenant comptes des contraintes respectives, comme cela a existé par le passé.
Contact du dossier : Louise FENELON-MICHON, référente Vacances Enfants Adolescents UNAT –
enfants-ados@unat.asso.fr
https://www.europe1.fr/societe/la-sncf-nous-met-des-batons-dans-les-roues-la-colere-des-colonies-de-vacance-avant-lete-3904706